Chat haret
Felis catus

PRÉSENTATION DE L'ESPÈCE
Nom scientifique : Felis catus
Origine : Proche-Orient, domestiqué il y a plus de 10 000 ans
Présence dans la Caraïbe : Espèce présente sur presque toutes les îles, aussi bien dans les zones habitées que dans les espaces naturels
Taille : 45 à 80 cm (queue comprise)
Poids : 3 à 6 kg en moyenne (parfois davantage)
Régime alimentaire : Carnivore et prédateur opportuniste (oiseaux, reptiles, amphibiens, invertébrés, petits mammifères)
Le chat dans la Caraïbe
Introduits par les colons européens comme animaux de compagnie et pour contrôler les populations de rongeurs, les chats sont aujourd’hui omniprésents dans la Caraïbe insulaire. On distingue trois types de populations : les chats domestiques (appartenant à des propriétaires), les chats errants (vivant en liberté mais souvent liés aux activités humaines) et les chats harets (totalement indépendants de l’homme).
Ce sont surtout les chats harets et errants qui posent le plus grand problème pour la biodiversité. Leur comportement de prédateur efficace et généraliste menace de nombreuses espèces natives, dont plusieurs sont endémiques et n’ont pas développé de défenses contre les mammifères prédateurs.
Impacts sur la biodiversité
- Oiseaux : forte prédation sur les oiseaux nicheurs au sol et les petits passereaux, y compris des espèces endémiques et menacées.
- Reptiles et amphibiens : consommation documentée de jeunes iguanes, d’anolis et de grenouilles.
- Autres faunes : des cas de prédation sur des chauves-souris sont connus sur d’autres îles tropicales, ce qui soulève des inquiétudes pour la Caraïbe où les chauves-souris constituent l’essentiel des mammifères natifs.
- Impacts indirects : en plus de la prédation directe, les chats peuvent entrer en compétition avec des prédateurs locaux ou perturber l’équilibre écologique.
Défis de gestion
Contrairement à d’autres espèces exotiques envahissantes, la gestion des chats est socialement et culturellement sensible en raison de leur statut d’animal familier. Si l’éradication peut parfois être envisagée sur de petites îles inhabitées, les approches les plus courantes consistent à :
- Programmes de stérilisation pour limiter les populations,
- Campagnes de sensibilisation contre le nourrissage et l’abandon,
- Colliers colorés ou munis de grelots pour réduire le succès de chasse,
- Promotion de la responsabilité des propriétaires.
Que fait le projet CIMBA ?
Dans le cadre du projet CIMBA, les actions concernant les chats portent sur :
- Mesurer leur abondance et leur activité dans les aires protégées grâce à des pièges photographiques.
- Évaluer leur régime alimentaire par l’analyse des fèces, avec l’aide d’outils moléculaires, afin de déterminer leur impact réel sur les espèces natives.
- Tester des outils de limitation non létale, comme l’efficacité de colliers colorés ou équipés de grelots, perçus comme une alternative socialement acceptable.
- Sensibiliser les populations locales aux risques écologiques et sanitaires liés aux chats errants et harets, et promouvoir une gestion responsable.